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Mariage à l'américaine

Dow et DuPont projettent de se fondre en une entité qui sera divisée en trois, dont une spécialisée dans l'agriculture, réunissant les activités phytos et semences.

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DowDuPont : c'est le nom officiel du futur groupe réunissant les deux mastodontes américains, Dow Chemical et DuPont, qui pèserait la bagatelle de 130 Mds$. Mais le projet ne s'arrête pas là. Les chimistes ont déjà annoncé que le groupe nouvellement créé serait scindé en trois entités spécialisées : chimie de spécialité, science des matériaux, et agriculture. Cette dernière, comprenant la protection des cultures et les semences, pèserait environ 16 Mds$, d'après les deux firmes, dont un peu moins de la moitié en agrochimie. De fait en 2015, Dow AgroSciences affiche un chiffre d'affaires phytos de 4,928 Mds$, et DuPont de 3,011 Mds$ (chiffres Phillips McDougall).

Plus forts à deux

Tous deux ont accusé une sévère baisse de leurs ventes entre 2014 et 2015 : elles étaient l'an passé de 5,686 Mds$ pour Dow, et 3,69 Mds$ pour DuPont. Mais si les divisions semences et phytos de chaque firme souffrent du contexte mondial morose, « ce n'est pas l'agriculture qui a été déterminante pour décider de cette fusion », indique un expert du dossier. Les deux affichaient globalement des résultats en berne, et se sont retrouvés sous la pression d'activistes, qui ont poussé à un projet de rapprochement, suivi d'une séparation en trois entités.

« Dow et DuPont sont sur les mêmes dossiers, ils seront plus forts à deux », juge Jean-Sébastien Bailleux, directeur du pôle partenaires agrofourniture chez InVivo.

Pas de choc des cultures

Pas de choc des cultures pour les deux protagonistes. Reste maintenant à attendre la validation des autorités de la concurrence, un peu partout dans le monde. En Europe, la décision devrait être prise début 2017. Et la Commission européenne a des inquiétudes, notamment en semences et phytos, en particulier pour les herbicides et les insecticides. Elle a annoncé le 11 août l'ouverture d'une enquête approfondie, en précisant que cette « ouverture ne préjuge pas de l'issue de la procédure ». « Les agriculteurs dépendent pour leur subsistance d'un accès à des produits phytosanitaires et des semences à des prix concurrentiels. Nous devons veiller à ce que l'opération envisagée ne provoque ni une hausse des prix, ni un recul de l'innovation sur les marchés de ces produits », a indiqué Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence.

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